29 mai 1968, la France est paralysée par les grèves. Tandis qu’au matin, De Gaulle, fatigué, en proie au doute, s’apprête à quitter l’Elysée à bord d’un hélicoptère pour rejoindre la résidence du général Massu à Baden Baden, notre narrateur, fervent gaulliste et désormais étudiant en première année de droit, quitte la cité Million près d’Orly pour la faculté d’Assas, à bord du camion poubelle de son beau-frère. Au même moment, un physionomiste des Renseignements généraux observe les allées et venues devant l’immeuble du premier ministre, un certain Georges Pompidou… Une folle journée commence ! Dans les coulisses des ministères et de l’assemblée, où les ambitions pourraient bien se dévoiler. Boulevard Saint Germain, où, malgré les charges de CRS, le narrateur amoureux joue au chat et à la souris avec Gersende, camarade d’études et demoiselle de la haute, déjà fiancée. Non loin de Notre-Dame, où les amis de la cité, Saint Mexan, miraculé après sa chute du toit d’une HLM, et Nanette, la sainte aux cheveux rouges, unis par un amour explosif, préparent un attentat. En Allemagne, où se joue l’avenir de la France, tandis que Madame Massu tente de faire la conversation à Yvonne De Gaulle. Une journée historique, qui s’achève sur la rencontre, dans un café de l’Odéon, du narrateur avec une grande éditrice parisienne… Tissant petite et grande histoire, Daniel Picouly nous emporte comme à bord d’une machine à remonter le temps dans un roman vrai et plein d’invention, où la drôlerie et la légèreté ponctuent brillamment l’émotion du souvenir.