Le poète Virgile mourut en l'an 19 avant Jésus-Christ, alors qu'il naviguait vers l'Italie à la rencontre d'Auguste, laissant douze chants d'une grande épopée de dix mille vers, l'Enéide. Mais l'oeuvre était-elle achevée ? Pire encore : ce poème à la gloire indirecte d'Auguste n'allait-il pas être remanié par Virgile ? Ses derniers mots furent-ils vraiment : "Brûlez l'Enéide" ? N'est-il pas étonnant que ce paysan romain ait succombé à une banale insolation ? Toutes ces questions appartiennent à l'histoire littéraire. Le roman d'Alain Nadaud leur donne un autre destin... Gilles Virandes, un diplomate en poste à Carthage, en Tunisie, est persuadé que Virgile aurait fait escale sur la côte d'Afrique, à la poursuite du mythe d'Enée, et mécontent de son poème, qu'il aurait voulu le modifier contre l'avis impérial d'Auguste. D'où sa mort inexpliquée. Mais comment le prouver ? L'aménagement d'un musée à Pleggah, les fouilles archéologiques de la brune et mystérieuse Anna Sidonis, la découverte d'une correspondance cachée entre les éditeurs de l'Enéide, l'exhumation d'une céramique où le visage angoissé du poète ne laisse pas de doute sur l'acceptation de son destin arrêté par Auguste, devraient permettre à la vérité d'éclater. Mais le musée brûle. Mais Anna Sidonis meurt dans l'étranges circonstances... Gilles Virandes sera-t-il, à son tour, victime de cet éternel retour de l'histoire ? Alain Nadaud prouve une fois de plus qu'il est un subtil enquêteur des marges de l'histoire, un écrivain qui s'amuse des bizarreries de l'érudition.