Du haut de ses quelques petites centaines de milliers d'années, l'homme commence à distinguer l'immensité géologique qui le précède. Même si, pour la concevoir, il ne dispose guère que de métaphores. Cette révolution intellectuelle, Stephen Jay Gould la retrace en analysant trois monuments de la littérature géologique, Thomas Burnet (XVIIe siècle), James Hutton (XVIIIe siècle) et Charles Lyell (XIXe siècle). Mais s'il s'attache à l'étude de textes révélateurs et fondateurs, il nous invite à aller bien au-delà, à reconstruire le passé de l'univers dont l'histoire nous serait inintelligible si nous n'avions recours à deux concepts antagonistes mais complémentaires : le temps linéaire (ou sagittal), celui qui, du Big Bang à la cathédrale de Chartres, s'oppose au temps cyclique, celui de l'immanence, des saisons, de la vie éternellement recommencée... }.