Comme un écho de L’inconnue, le premier livre de l’auteur, salué par une critique unanime, ces cinquante poèmes jalonnent la traversée d’une vie dans ce ravin du monde dont parlait Lao-Tseu. Un voyage d’hiver où l’auteur remonte, depuis l’effarement d’une enfance tôt obscurcie, le cours du ruisseau gelé où se reflètent parfois des lueurs, mais qui le plus souvent n’offre au ciel que le mystère opaque d’un monde déserté. La grâce n’est pas absente de ce corps à corps avec un néant qu’elle traverse fugitivement, portée par la langue de ces textes brefs et denses.