« C’est un gosse qui s’émerveille de la multitude de ses jouets. C’est dimanche. C’est Noël. C’est la fête. Il est assis au pied du sapin et il hésite un instant : quel est le cadeau qu’il faut ouvrir en premier ? Celui-là, tout près, avec un beau ruban ? Il s’en empare : un gros avion envoyé par Bush, on tourne la clef et il bombarde le salon. Un autre là-bas ? C’est une centrale nucléaire, un modèle réduit pour chinois débutants. Et puis cette multitude de petits paquets qu’il découvre fébrilement : un grand Mickey en plastique, un journaliste à plat ventre, plusieurs Guaino en peluche et des bons d’achats dans un catalogue du M.E.D.E.F. : croisière sur le Nil, abonnement à T.F.1, Star’Ac à l’Elysée, petits flacons pour tests A.D.N... Il n’en finit pas de découvrir sa joie. Où sont les photographes ? Il appuie sur la multitude des boutons, noirs, rouges, bleus, offerts par le grand frère Hortefeux. Fillon arrive croyant que c’est lui qu’on appelle. Trépignements, colères : dehors ! Remaniement vite fait. Le petit garçon est aux anges... On était au matin du septième jour. Dieu vit que cela était bon et il décida de se reposer. Mais il ne s’est pas vraiment reposé ! Et cela a continué le huitième, le neuvième, le dixième jour... Sans cesse. La création du monde n’était jamais terminée. Et le public en redemandait. C’est normal. Quand on choisit de préférence le public du Crazy Horse, il ne faut pas s’étonner que la demande l’emporte sur l’offre. Dans ce domaine il y a de très beaux métiers : DJ, crooner, animateur télé, cracheur de feu, rappeur. Cela n’a rien de déshonorant. C’est même mieux que « Petit père des Peuples ». C’est surtout moins dangereux... »