Fille de ferme aux fesses roses, on la surnommera donc Dragée. Capitaine, elle le deviendra en embarquant sur une antique frégate à voile et à vapeur, la Douarière, pourrie, capricieuse mais vaillante, un équipage à sa mesure : quatre jeunes rustres, plus un Chinois misérable, un Polonais sentencieux et lettré et un beau Rital sans avenir. " Mieux vaux l'ouragan que la médiocrité. Allons aux Ors ! Prenons la mer et pillons ce qui nous semblera bon ; le xxe siècle est celui de la vraie flibuste. Et quand vos corps crieront famine, quand vous entrerez dans le fructueux et bestial chemin du rut, je vous le promets, gare, sur le cul du diable et sur ma fente (omnipotence de la fente !) il y aura Dragée, le Grand Chef fendu. "
Navire pirate hors du temps, vaisseau fantôme de tous les excès, ravageur des escales dorées, naufrageur des bateaux de plaisir du Club Méditerranée et même du vaisseau blanc du pape, la Douarière, surchargée en cours de route du Grand Bouc de Compostelle, escortée de la très équivoque Baleine phosphorescence, ravagera les océans jusqu'à ce que le Capitaine Dragée rencontre, insolite et funeste, un amour inattendu.
Rien de plus facile en littérature, de plus tentant que le paroxysme, la démesure, portés par le brassage de l'écriture, la torsion de la langue, le viol du mot. C'est en général la dernière ressource de la gratuité, le refuge de ceux qui n'ont rien à dire. Rien de semblable ici : ce qui a rivé Hortense Dufour à sa table de travail pendant huit ans, ce qui accroche le lecteur de la première à la dernière ligne, n'est rien d'autre que la vibration continue de la plus profonde, de la plus puissante des nécessités intérieures. Rarissime.
Navire pirate hors du temps, vaisseau fantôme de tous les excès, ravageur des escales dorées, naufrageur des bateaux de plaisir du Club Méditerranée et même du vaisseau blanc du pape, la Douarière, surchargée en cours de route du Grand Bouc de Compostelle, escortée de la très équivoque Baleine phosphorescence, ravagera les océans jusqu'à ce que le Capitaine Dragée rencontre, insolite et funeste, un amour inattendu.
Rien de plus facile en littérature, de plus tentant que le paroxysme, la démesure, portés par le brassage de l'écriture, la torsion de la langue, le viol du mot. C'est en général la dernière ressource de la gratuité, le refuge de ceux qui n'ont rien à dire. Rien de semblable ici : ce qui a rivé Hortense Dufour à sa table de travail pendant huit ans, ce qui accroche le lecteur de la première à la dernière ligne, n'est rien d'autre que la vibration continue de la plus profonde, de la plus puissante des nécessités intérieures. Rarissime.