Rhada, fille d'Osman et de Djinnih, la triomphante réprouvée, s'enfuit un jour de sa tribu sur Noir, le cheval qu'elle a volé, pour courir le monde à la rencontre de la vie ; à dix-sept ans, elle a décidé de ne pas se laisser marier. Commence alors pour elle une errance, pleine de péripéties et de surprises, à travers une steppe poussiéreuse où elle rencontre un nomade aux yeux coupants, un ermite, un soldat, avant d'associer son destin de vagabonde à celui d'un jeune garçon, Prisko. Ensemble, ils quittent les abords de la ville, gagnent l'île du lac où ont vécu des hommes peut-être heureux dont il ne reste que des traces à demi-effacées. Des soldats les en sortiront et les deux fugitifs, libres - du moins l'espèrent-ils -, entrent dans la Cité neuve affolée et mécanisée. Prisko et Rhada s'enfuiront de nouveau pour tenter de gagner leur île et quelque chose qui devrait être la vraie vie... Dans ce roman quasi initiatique, Michèle Perrein a laissé caracoler sans entraves son inconscient et son imagination, qui l'ont entraînée dans un univers d'apparence exotique, en tout cas différent du nôtre. Mais, en vérité, cette fuite, qui est une quête, donne naissance à une superbe fable, des plus contemporaine. A la suite de Rhada, si vivant personnage dans ce décor d'angoisse, c'est la jeunesse qui faufile son parcours "comme une fourmi cavalière", la femme son combat, la liberté son chant, tandis qu'au rythme d'une véritable aventure d'amour, de risques, de sensuelles découvertes, galope le train des rêves noirs et des merveilles.