Le grand D.H. Lawrence ne fut pas seulement l'auteur du très scandaleux Amant de Lady Chatterley. Ce fut aussi l'écrivain du Serpent à plumes, de Amants et fils ; un artiste accompli dont l'oeuvre - également poétique et théâtrale - exerça une profonde influence sur son propre engagement littéraire. Plus que tout, ce Lawrence revisité par Burgess reste à jamais un aventurier en quête d'absolu, une sorte d'Ulysse joycien qui, avec ses obsessions spirituelles et sexuelles, aurait pu naître quelque part entre deux chapitres d'Autant en emporte le vent. Rien d'étonnant, dès lors, à ce que l'auteur de l'Orange Mécanique consacre cette biographie critique et complice à son illustre collègue, mort trop vite - à 44 ans - et qui, du Mexique à l'Italie, ne cessa de confronter son "incendie intérieur" à l'embrasement du monde. On aura compris, au passage, que Burgess parle beaucoup de lui et que, par de nombreux aspects, cette biographie renvoie à l'autobiographie de celui qui l'écrit.