Dans la continuité d'Images, mes catins, Le tremble et l'acacia, et A quatre épingles, voici le quatrième volume des " retouches " de Daniel Boulanger : de courts poèmes qui font effet de vérité, " des définitions imagées " selon les mots de l'auteur, où l'art de la simplicité et la brièveté étonnent, où la fulgurance de l'image, contrairement à celle du haïku, éclate hors de la forme fixe.
retouche à la fidélité
à la table basse de la lumière
la vieille ravaude le ciel
sur une chaise de jardin
d'un cadre au fond de la fenêtre
son défunt la regarde
face à la nuit qui vient dans les cent mille nuits
toujours le même il lui sourit
retouche à la faim
sa main entre les dents
place de la Miséricorde
l'assis lève la tête
souple dans son manteau de brique
retouche à la fidélité
à la table basse de la lumière
la vieille ravaude le ciel
sur une chaise de jardin
d'un cadre au fond de la fenêtre
son défunt la regarde
face à la nuit qui vient dans les cent mille nuits
toujours le même il lui sourit
retouche à la faim
sa main entre les dents
place de la Miséricorde
l'assis lève la tête
souple dans son manteau de brique