Les mâchoires des enfants du monde entier se sont mises à rétrécir et les appareils dentaires se multiplient. Est-ce l’accélération d’un processus évolutif ? La nouvelle enquête de Patrice van Eersel commence par cette question, que pose Marie-Joséphe Deshayes, chef de file d’une nouvelle école d’orthodontie. Ces faits cliniques entrent en résonance, de façon troublante, avec les découvertes de la paléoanthropologue Anne Dambricourt-Malassé – la chercheuse par qui le scandale arrive. Portée aux nues en 1996, elle fait la une de la prestigieuse revue La Recherche, pour avoir découvert « une nouvelle théorie de l’évolution », mais se trouve en 2005 moralement condamnée par la communauté de ses pairs pour avoir prétendu déceler une « direction attendue » dans l’observation des mâchoires de primates, des lémuriens à l’homme. Qui a raison, qui a tort ? Les médias répondent mal. Le débat « Dieu contre Darwin », faux mais omniprésent, nous enferme dans une alternative infernale et occulte les vraies questions. Ces dernières vont être posées par trois scientifiques réputés, intuitifs et honnêtes : le paléoanthropologue Yves Coppens, le paléontologue Jean Chaline et l’écologiste Jean-Marie Pelt. Mais les points de vue ne suffisent pas. Il faut les confronter à des points d’être. Que pourrait vouloir dire « vivre l’évolution humaine » ? Ici, ce ne sont plus des scientifiques qui répondent, mais des praticiens, des accompagnateurs de nos évolutions personnelles et de nos colonnes vertébrales. Cette seconde partie de l’enquête intègre et met en perspective les grands thèmes que Patrice van Eersel nous a déjà fait croiser : la redécouverte de l’accompagnement des mourants, l’enfantement, l’inspiration créatrice de la voix de l’ange, la communication avec les dauphins et le mythe du 5ème Rêve. Si l’être humain est par essence inaccompli, chacun peut-il entrer à sa façon dans la danse de notre évolution collective ?