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Echec à la barbarie

Eric Le Boucher

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Un auteur connu pour sa maîtrise exceptionnelle de la science économique et la prescience de ses analyses.
Jack Angeli, Didier Raoult et Mark Zuckerberg  : trois figures des dérives du temps. Le premier, américain visage peint et coiffé de cornes de bisons, est monté à l’assaut du Capitole  ; le deuxième a proposé sa médecine magique contre le coronavirus et le troisième a exposé le «  metaverse  », la génération prochaine des réseaux sociaux qui nous transformera en nos propres avatars dans «  la réalité augmentée  ». Le complotiste, le sorcier, le prêtre des paradis numériques  : trois formes du même danger d’irraison.
Ajoutez le fondamentalisme religieux, le conflit sino-américain, la crise climatique…
De toutes parts, la peur saisit l’opinion publique et l’appelle au repli sur soi, au ressentiment et à la haine.
Le populisme version 1 (celle des gourous comme Donald Trump ou Jair Bolsonaro) a échoué. Dans la version 2, il ne faut plus croire en rien. Sauf à la défiance généralisée et au plongeon dans le «  n’importe quoi  », entrainant la fin de la démocratie libérale et, plus profondément, l’abandon de la Raison grecque.
Nous allons vers un nouveau Moyen-Âge.
La société démocratique libérale peut réagir. L’espoir d’une «  bonne vie  » peut renaître. Les solutions aux maux sont connues, mais elles sont mises en place trop lentement et trop timidement. Le capitalisme, l’écologie, la technologie nécessitent de vastes réformes dictées par la «  modération radicale  »  : viser le milieu, mais très vite et fort.  
L’élite dirigeante qui, dans sa bulle, profitait seule de l’époque, doit voir la menace existentielle et s’engager.