Le texte suit pendant 24 heures les parcours de quatre garçons d'une même cité : Kheir-Eddine, Lionel, Fabrice et Honoré. Leurs trajectoires, d'abord divergentes, les conduisent, d'une violence à l'autre, jusqu'à un crime commun : le viol collectif d'une fille de la cité dont ils ont, par lâcheté, recouvert le visage. Si la désignation officielle de leur méfait (viol en réunion) apparaît dans le titre, c'est pour souligner a contrario que cet acte les exclut de toute solidarité humaine et les rejette dans la solitude de la barbarie. Trois d'entre eux en prendront conscience lorsque la révélation finale de l'identité de leur victime renverra à chacun une image vraie de ce qu'il a fait et de ce qu'il est. Aucun commentaire ne vient s'interposer entre le lecteur et les personnages, dont l'histoire est rapportée dans quatre monologues intérieurs. L'ouvrage ne se propose pas d'expliquer, encore moins d'excuser le crime. Il constitue une tentative pour imaginer ce que l'on peut considérer comme inimaginable et pour faire éprouver au lecteur la violence à l'oeuvre, par les voix des personnages.