Quand François Bon s’attaque à l’exercice de l’abécédaire, il l’ouvre par un « Abandon » et le signe, du bout de son clavier, d’un « Z ». Entre les deux, il affronte, et déconstruit, et explore les 26 lettres pour délivrer au total 154 entrées. C’est l’avancée par prolifération. La pensée qui, confrontée à chaque nouveau terme, se déploie. Attente, Bord, Cheval, Cri, Double, Escalier, Futur, Je, Koala, Lire, Machines, Musique, Réalité, Roue, Sandwich, Table sont autant d’entrées sur la planète Bon. Les mots apparaissent comme les pièces d’un puzzle tentaculaire : vue plongeante sur le monde enfoui de l’auteur. Avec le courage de l’écrivain et l’honnêteté de l’homme, François Bon pose pierre à pierre les fondements de son édifice. Au fil de cette quête littéraire et intime, transparaît une audace à jauger les frontières du réel. En nourrissant le conscient de l’inconscient, François Bon s’aventure dans la lumière et ses ombres. Car cette exploration, cette façon de se frotter aux extrêmes, passent par l’expérience confondue de la rêverie et de la littérature. Entrer en soi et lâcher prise pour saisir sur le vif ce qui s’y offre.
A l’aveugle, et pourtant dans une forme de clairvoyance, l’auteur joue sans compromis le jeu des lettres. Il éprouve la langue, tire à la lumière, à la force des mots, le plus obscurément retiré. François Bon lui-même s’éprouve et livre, sous nos yeux de lecteur, son cosmos du dedans.
A l’aveugle, et pourtant dans une forme de clairvoyance, l’auteur joue sans compromis le jeu des lettres. Il éprouve la langue, tire à la lumière, à la force des mots, le plus obscurément retiré. François Bon lui-même s’éprouve et livre, sous nos yeux de lecteur, son cosmos du dedans.