Carolly Erickson retrace ici le destin extraordinaire de Joséphine de Beauharnais, jeune Créole que rien ne disposait à devenir un jour impératrice, si ce n'est la prédiction d'une gitane. Née Rose Tascher de la Pagerie en 1763 à la Martinique, Joséphine est envoyée à Paris à seize ans pour y être mariée à son cousin Alexandre de Beauharnais, qui la délaissera après lui avoir donné deux enfants. La Révolution éclate, laissant place à la Terreur : les époux sont arrêtés et condamnés à mort. Tandis que son mari est guillotiné, Rose ne doit sa survie miraculeuse qu'à la chute de Robespierre. Devenue l'une des « élégantes » du Directoire, vivant des largesses de ses nombreux amants, Rose rencontre le jeune Bonaparte, alors âgé de vingt-six ans, qui en tombe éperdument amoureux et l'épouse en 1796, à la veille de son départ pour la campagne d'Italie. Impératrice des Français, rebaptisée Joséphine, elle s'attirera la haine de tout le clan Bonaparte, mais charmera son peuple autant que ses éminents interlocuteurs, de Barras au tsar Alexandre. N'ayant pu donner d'héritier à l'empereur, elle est répudiée en 1809. Retirée à la Malmaison, elle dominera jusqu'à sa mort la vie mondaine du début de la première Restauration. L'ouvrage d'Erickson apparaît presque comme le journal reconstitué de cette femme habile, charmante et complexe, d'un côté maîtresse femme, de l'autre victime. Une biographie historique très documentée, émaillée de détails sur la vie quotidienne et la condition féminine de l'époque.