Journal d'un vieux dégueulasse : C'est en 1967, dans le magazine anti-conformiste Open City qu'un poète presque inconnu commença de publier une chronique régulière. Avec une brutalité rarement égalée, doublée d'une superbe indifférence au scandale, il y exprimait sa révolte contre la société américaine, le pouvoir, l'argent, la famille, la morale. Jouer du piano ivre comme d'un instrument à percussion jusqu'à que les doigts saignent un peu : Recueil de poèmes écrits dans les années 1970 et dédié à sa femme Linda Lee. L'amour est un chien de l'enfer : Ces poèmes (1977) sont des paquets de viande, des litres de mélancolie mis au rancart du grand rêve américain. Les femmes ont des collants filés et n'oublient pas d'être hystériques. « Buk » évoque Van Gogh et Rimbaud pour mieux pisser sur les pare-brise des « consommateurs du spectacle ». Souvenirs d'un pas grand chose : Naissance en Allemagne en 1920, l'arrivée en Amérique, la Ford T du père, la rue cruelle, les filles en robes pimpantes, l'acné, les petits boulots méprisables, la guerre qui vient... Le ragoût du septuagénaire : Bukowski a composé cet ensemble de poèmes et de nouvelles après la sortie de son roman Hollywood. Sa source d'inspiration profonde et qui semble inépuisable, c'est la vie de tous les jours. Les personnages, en dehors de son inséparable alter ego Hank Chinaski, sont pour la plupart des serveuses, des employés de la poste, des gens qui travaillent à la chaîne ou autres esclaves de la paye en fin de mois. Le capitaine est parti déjeuner et les marins se sont emparés du bateau : Alors que la Grande Faucheuse se prépare à l'entraîner de l'autre côté du miroir, Charles Bukowski entame, à la demande d'un ami, un journal intime, genre littéraire qu'il dit détester. En même temps qu'il juge ses contemporains, voire l'humanité, le vieil écrivain - il vient de passer le cap des 70 ans - ne s'épargne pas.