Jules Michelet naît dans le Paris révolutionnaire. Profondément marqué par une enfance pauvre dans un milieu populaire, il mène de brillantes études. Après la chute de l'Empire, il entame une carrière intellectuelle que ses bonnes relations avec le personnel de la Restauration favorisent. Professeur à l'Ecole normale en 1827, précepteur d'une fille de Charles X, il n'est pas gêné par la révolution de Juillet, bien au contraire. Soutenu par Guizot, il est nommé directeur de la section historique des Archives en 1830, puis accède au Collège de France et à l'Académie des Sciences morales et politiques en 1838. Peu à peu, il s'indigne de la politique des hommes de Juillet, éblouis par l'industrialisme et indifférents à son prix humain. Le voici bientôt un des grands hommes de l'opposition. Sa chaire d'histoire et de morale du Collège de France aimante une jeunesse révoltée par les scandales financiers du régime. Participant à la campagne pour la liberté de l'enseignement, il prend le catholicisme pour cible : il lui semble l'ultime obstacle au développement historique entamé par la Révolution. Il entreprend de retracer l'histoire de cet événement pour lui fondateur d'une véritable spiritualité moderne. Suspendu du Collège de France, il y est rétabli par la révolution de 1848. Là aussi, la désillusion arrive, confortée par l'élection de Louis-Napoléon à la présidence de la République. Ses cours sont suspendus. Napoléon devenu empereur, il est révoqué. Privé de toute fonction officielle, il achève alors sa monumentale Histoire de France. Son remariage avec Athénaïs Mialaret, de trente ans sa cadette, entraîne un renouvellement créateur. Il publie une série d'ouvrages naturalistes, comme La Mer. La Femme remporte un grand succès. L'enchantement érotique qu'il éprouve envers Athénaïs n'est pas l'un des aspects les moins curieux de sa vieillesse. La guerre de 1870 le voit fuir en Italie. Très affecté par la Commune, il meurt en 1874.