« Aujourd’hui, le présent est humilié. Naguère, il fut arrogant. Assez pour convoquer l’Histoire et la Révolution, comme si elles venaient de naître. J’ai pris part à cette arrogance. Je m’appuie encore sur elle pour m’interroger à son propos. Le gauchisme, Mai 68, le maoïsme, qu’en puis-je dire aujourd’hui qui soit à la hauteur de ce que je sais ? Les noms donnent la clé de l’énigme. Des noms imaginaires – ouvrier, Mao, France –, le maoïste que j’ai été passe aux noms réels. Parmi les noms réels, le plus réel d’entre tous s’est fait entendre : le nom juif. Après avoir confronté l’Europe à ses propres penchants, après avoir dessiné la figure du Juif de savoir, j’ai rencontré le Juif de révolution. Grandeurs et vanités, le triptyque est achevé. Qu’on le replie ou le déplie, on y reconnaîtra le lieu des discordes à venir. » J.-C.M.