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Lieutenant en poste au Liban, Jean n'accepte pas de renoncer à la lutte, après la défaite de 1940. De nuit, à bord de " la barque " sur laquelle il rejoint en Palestine ceux qui poursuivent le combat, le jeune officier médite son aventure et comprend peu à peu que son brusque choix est le fruit d'un long cheminement. S'il quitte sans trop de peine ce pays radieux qui l'avait immédiatement séduit, cette douceur de vivre parmi des gens calmes et civilisés à l'extrême, mais rudes aussi, et le rite quotidien, un peu dérisoire, de la garnison, c'est qu'il n'en avait jamais accepté tout à fait la fausse insouciance. Franc-tireur discret mais tenace, il se tenait en marge de la petite société provinciale française, exportée telle quelle au Levant, lui préférant les lentes dérives dans le désert, la mer plus bleue que nature, les après-midi écrasés de soleil, les cavalcades sur les plages ; une apparence de bonheur que troublait chaque jour un peu plus le remords d'être là. Parmi les raisons qui l'ont poussé à partir, à rompre avec ses camarades endormis dans la routine, la mort de son ami Marc aura peut-être été pour Jean, au cours de cette veillée d'armes, une sorte d'avertissement du destin. Sans le savoir, il était déjà en route avant même d'être parti, et c'est pourquoi, d'instinct, il avait coupé jour après jour les liens qui l'unissaient à l'éclatante Anita, leur amie à tous deux.

Tendre, lyrique parfois, fourmillant de situations, de portraits saisis sur le vif, ce livre d'homme montre les aspects divers du talent de Georges Buis, son go-t de la satire mêlé d'une générosité vraie, et cette force qui naît de l'émotion nourrie de souvenirs et de sentiments vécus. Sans artifice, simple histoire d'un éveil à l'espérance, la Barque est de ces romans qu'on n'oublie pas parce qu'ils parlent au coeur autant qu'à l'imagination.