Dominique Baudis, ancien maire de Toulouse, est aujourd'hui Président du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel. Avec ce troisième roman, il clôt sa trilogie consacrée aux « Raimond » (l'aïeul de Raimond de Tripoli, Raimond de Saint-Gilles, mort brûlé vif, est le héros de Raimond d'Orient ; le cousin de Raimond de Tripoli, Raimond VI, est celui de Raimond le Cathare). « Je suis impatiente de te voir mort » : telles sont les dernières paroles qu'entendra le Roi Amaury I, chuchotées à son oreille par la « putain du royaume », Agnès, sa première épouse répudiée. Nous sommes les 11 juillet 1174 et le royaume de Jérusalem, fondé par les Croisés en Terre Sainte, entre dans une décennie de décadence qui prélude à sa chute. Baudoin, le fils d'Amaury et d'Agnès, n'a que quatorze ans à la mort de son père : l'enfant-roi, lépreux, « déchiré entre le Bien et sa mère », va se décomposer à l'image de son Royaume. D'un côté, le sage chancelier Guillaume de Tyr et le régent Raimond, comte de Tripoli et seigneur de Tibériade, Franc orientalisé instruit des grandeurs de l'Islam, qui ont avec eux la plupart des seigneurs chrétiens descendants des familles établies en Terre Sainte depuis l'arrivée des premiers croisés. De l'autre, une reine-mère nymphomane qui collectionne les amants et les propulse aux plus hautes fonctions, tissant le fil de la conjuration qui emprisonne peu à peu son fils ; un patriarche de l'église débauché et cupide ; un seigneur torturé dans les geôles d'Alep devenu fou sanguinaire ; une princesse intrigante et lascive ; un chambellan lâche et perfide ; un grand maître des Templiers ivre de vengeance... Pendant qu'au royaume de Jérusalem se déchirent clans et factions, Saladin rassemble autour de lui le monde musulman pour la Guerre Sainte.