La narratrice, une femme âgée, se promène dans un cimetière. Elle se remémore son enfance à Rome, à Paris, avec un père adoré et une mère ukrainienne un peu folle que des infirmiers sont venus chercher un jour pour l’interner. Passent aussi, dans cette valse lente de souvenirs, une grand-mère lettrée, la maîtresse du père, la crainte de la Russie soviétique, qui paraît menacer les émigrés de ses espions trop courtois. Dans le cimetière, la narratrice rencontre une femme fantasque qui lui remet un manuscrit en cyrillique… Cette promenade dans le passé, on y entre peu à peu, comme dans un paysage sous la brume. Celle-ci s’éloigne à mesure que la réalité se précise, sous forme de souvenirs rapportés du passé par la conscience de la narratrice. On découvre par bribes la vie de cette femme qui, petite fille, aimait les parfums Guerlain et qu’on menaçait d’une vie frivole. C’est aussi, dans le style nostalgique et plein de charme de Nata Minor, un livre sur la difficulté de communiquer entre les êtres.