La guise et le vélo vert

Volage et militaire, Rodolphe est l'idole autant que le tourment de Mathilde sa femme, droit sortie d'un roman sage du siècle dernier. Entre eux, une petite fille de dix ans, Camille, fait connaissance avec l'amour, et la guerre qui séparent les couples. De Montpellier au Vichy de l'an 40, Camille découvre aussi, par hasard, des secrets qu'on lui cachait. A l'âge des fugues, il n'en faut pas davantage à une enfant décidée pour voler un vélo et partir sur les routes, à sa guise... Plus tard, adulte et mariée à son tour, il arrive à Camille de s'aventurer jusqu'aux antipodes, autre fugue pour d'autres raisons ; tous les ménages ont leurs problèmes. Rodolphe et Mathilde, retirés dans leur maison tourangelle, restent néanmoins le symbole d'un bonheur, d'une vieillesse enfin apaisée, bien que la mort attende son heure. Avec la pudique désinvolture d'un écrivain-né, Michèle Marque ne raconte pas une histoire : elle choisit et fixe des images aux couleurs du souvenir, du sourire et d'une tendresse qui peut aller jusqu'au déchirement.