Pourquoi ce titre ? Parce que, au centre du livre, se trouve une réflexion sur les rapports de la puissance romaine - que symbolise la Louve - et de l'art baroque dont la floraison, aux alentours de 1630, a si profondément marqué jusqu'au visage actuel de Rome. Rome n'est pas une ville comme les autres, mais sans doute {la} ville par excellence. Elle est bien, en effet, le berceau d'une civilisation - la nôtre. En portant témoignage non seulement le réseau mystique de ses fontaines, de ses églises et de ses obélisques, mais aussi la culture des Romains, toujours vivante, le savoir-faire de ses artisans, la richesse de son cinéma et tant d'autres visages présentés de façon exclusivement concrète : anecdotes, rencontres, promenades ou faits divers... Pourtant, cette civilisation que Rome a modelée pendant plus de deux millénaires s'est aujourd'hui emballée comme un cheval fou : c'est en plein centre de la ville que les "autonomes" défilent, que la police tire, que les terroristes opèrent et que l'on retrouve le corps d'Aldo Moro. Symptômes d'une mutation dans les formes de pouvoir inventées, précisément, à Rome ? Peut-être, mais d'une mutation dans laquelle Rome, aussi, risque de s'engloutir : la vérité de Rome, ne serait-ce pas les ruines ?