1950. La France sort de l’Occupation, exsangue. A l’autre bout du monde, son Empire colonial se désagrège. C’est là-bas, à Saigon, que deux hommes en rupture de ban se rencontrent dans les rangs de l’armée. Max – le narrateur – est photographe de guerre pour l’état-major. Bob, Irlandais au passé trouble, entré dans la Légion Etrangère pour échapper à la police de son pays, est un parachutiste qui fuit son destin. Entre eux, l’amitié s’impose comme un coup de foudre. En Algérie, quelques années plus tard, tous deux tombent amoureux de la même femme, Kahina, jeune kabyle violée dans d’obscures circonstances, un jour de 1957, alors qu’au même moment son père se faisait égorger sauvagement pour avoir été l’informateur des Français. Entre Marseille et Alger, entre Paris et l’Irlande, les sentiments brusques, la camaraderie, l’histoire intime et l’histoire collective d’une nation martyrisée, l’amour comme rédemption, hantent ces hommes blessés. Ensemble, après les guerres, Bob et Max fabriqueront de faux papiers. Max ira en prison tandis que Bob, l’être de fuite, disparaîtra sans laisser de traces… Ecrivant au fond de la cellule où il est enfermé, le narrateur soumis aux défaillances de sa mémoire nous livre un récit fragmentaire. Est-ce un adieu à la France qui s’en va ? Ou un adieu à l’héroïsme ?