L'intrigue de ce roman est des plus simples : un homme, une femme... Ils sont, l'un et l'autre, un peu cabossés par la vie ; ils se sont donné rendez-vous sur un banc du Luxembourg un jour pluvieux de fin d'été ; ils s'observent, se choisissent, et vont dans un hôtel tout proche pour y passer l'après-midi... Rien de plus dans cette intrigue. Mais rien de moins : jamais « cérémonie des amants » n'aura été traitée avec plus d'audace et de pudeur. Que se passe-t-il donc dans la tête d'un homme et d'une femme qui veulent oublier leurs passés et qui se savent sans avenir ? Et que se passe-t-il dans leur corps ? Tout tient ici par la grâce d'une langue miraculeuse, lancinante, obsédée du détail et de la nuance. On pense, bien sûr, à certaines pages de Marguerite Duras ou de Annie Ernaux - mais Véronique Olmi, experte en dramaturgie, y ajoute ses propres secrets. Le prévisible devient alors suspense. La comédie du désir s'y charge d'une gravité sans pareille. Les deux héros de Véronique Olmi font, du coup, figures de métaphores de la condition humaine, et de l'impossible fusion entre deux êtres...