Par une aube de novembre, deux képis ruisselants de pluie viennent annoncer à Céline qu'elle est veuve. Une mort imbécile : un accident. Elle se retrouve seule avec Olivier, son petit garçon, et le quotidien a brusquement changé de couleur. Une distance, une opacité singulières s'installent, l'isolant peu à peu du monde de ses proches, de la vie. Sans ressources, elle doit travailler, mais ses gardes auprès d'une vieille dame infirme, une Polonaise capricieuse, recluse dans sa vaste maison solitaire, ne peuvent que l'éloigner toujours davantage du réel. Bientôt, tout dérive, se délite, se détruit autour de Céline ; l'horrible est là qui rôde, et la jeune femme ne sera pas de force à lui résister. Une manière de fascination l'attire, au contraire, un vertige la saisit. Elle n'aura plus qu'à s'abandonner... Cauchemar feutré, {la Polonaise} est une descente aux enfers d'une effrayante vérité. Et Laure Bonin, révélant dès ce premier livre un talent de romancière, dit ce bouleversant naufrage avec la discrétion impitoyable de la pudeur, sans un mot de trop.