Décennie après décennie depuis près de trente ans, l’on n’eut de cesse de crier à la mort des intellectuels, à la défaite de la pensée, au déclin de la culture, à la décadence des écrivains – oracles qui participaient eux-mêmes à l’effondrement qu’ils dénonçaient. Et si le temps était venu de faire le point ? Et d’inviter les acteurs majeurs de la vie intellectuelle des quarante dernières années à accomplir, à nos côtés, ce bilan ? Non pour incarner la millième sentinelle qui criera à la mort des intellectuels, mais pour tâcher de comprendre l’expérience des quarante dernières années à la lumière d’une étude des paradoxes inhérents aux rapports entre l’intellectuel et la cité. Et d’étudier ainsi l’effondrement des idéologies, le remplacement de l’écrit par l’image, la révolution des pouvoirs et des techniques médiatiques, le schisme entre l’université et le monde public, l’inculture du monde politique, ainsi que la tentation du populisme intellectuel. Ce dossier sera composé, entre autres, d’articles et d’entretiens de Bernard-Henri Lévy, Yann Moix, Jean-Claude Milner, Alain Finkielkraut, Antoine Compagnon, Bernard Pivot, Maël Renouard, Frédéric Worms (directeur adjoint de l’Ecole Normale Supérieure), Didier Pourquery (ancien directeur de la rédaction du Monde), Monique Canto-Sperber (ancienne directrice de l’Ecole Normale Supérieure), Florent Zemmouche, Nathan Naccache.
Une fois la nuit étudiée, il faudra penser l’avenir : quel sera le visage des lendemains intellectuels ?
Une fois la nuit étudiée, il faudra penser l’avenir : quel sera le visage des lendemains intellectuels ?