A priori, il ne s'agit que d'une série de portraits où des illustres - Vladimir Jankelevitch, Guy Debord, Raymond Aron, Sartre, Cioran, Ionesco - voisinent avec des obscurs - comme José Lupin. Mais, en vérité, c'est bien plus que cela : à travers les figures de ses maîtres ou amis, « Mathurin Maugarlonne » brosse, de fait, la fresque d'une époque et d'une génération, la sienne, qui a vécu de, et par, les idées. On y retrouve le talent de l'auteur, sa drôlerie, sa passion de la vérité, sa mélancolie. Ce livre évoque, irrésistiblement, le fameux Présence des morts d'Emmanuel Berl. C'est une fresque intimiste et idéologique. On en rit aussi souvent qu'on en pleure. Il est impossible de ne pas être touché par le désespoir enjoué de cet écrivain masqué par son ombre...