Quelle place, depuis plus de deux mille ans, les sociétés ont-elles accordée à leurs artistes ? Comment était considéré un sculpteur à Athènes, un peintre à Rome, un " Imagier " au Moyen Âge ? Les artistes les plus célèbres de la Renaissance furent-ils encore de modestes artisans ou déjà des " vedettes " couvertes d'or ? Peut-on comparer le statut social d'un Fragonard et celui d'un Delacroix, l'influence de Diderot et celle de Baudelaire, le règne de Meissonier et celui de Picasso ? Que signifie la prodigieuse hausse de la " cote " des peintres, telle que de puissantes sociétés financières préfèrent parfois investir dans l'abstrait ou le pop plutôt que dans le pétrole ou l'immobilier ?... Telles sont quelques-unes des innombrables questions que pose Maurice Rheims dans la Vie d'artiste. À la fois commissaire-priseur depuis l'âge de vingt-cinq ans, ami de nombreux peintres et sculpteurs, historien, amateur et... observateur amusé d'un petit monde qu'il connaît bien, l'auteur de la Vie étrange des objets nous donne là un livre sérieux comme un traité de sociologie et passionnant comme une enquête presque " policière ".