Pour écrire cette biographie, destinée à devenir l’ouvrage de référence sur Irène Némirovsky, Patrick Lienhardt et Olivier Philipponnat ont puisé aux sources les plus récentes et la plupart du temps inédites : écrits récemment découverts d’Irène Némirovsky, tels ses carnets de travail, des souvenirs non publiés d’autres auteurs, des témoignages recueillis pour la première fois. Ils se sont rendus dans des endroits cruciaux pour la compréhension de la vie d’Irène Némirovsky, par exemple en Russie. Grâce au triomphe posthume de Suite française (Denoël, 2004), la France et le reste du monde ont redécouvert une des voix les plus singulières de la littérature des années 30. Née en Ukraine en 1903, Irène Némirovsky a vécu malgré elle la vie la plus romanesque qui soit, emportée par les tourbillons des drames de la première moitié du XXe siècle. Sa famille, d’une bourgeoisie juive aisée, s’installe à Saint-Pétersbourg, d’où elle est chassée par la Révolution d’Octobre. Après une installation temporaire en Finlande et en Suède, elle s’établit à Paris en 1919. Irène Némirovsky commence alors une carrière d’écrivain. Son roman David Golder, publié par Grasset en 1929, est un succès et est bientôt adapté au théâtre et au cinéma. Le Bal (Grasset, 1930) et Les Mouches d’automne (Grasset, 1931) sont deux chefs-d’œuvre qui marquent sa vie de romancière. Epousant Michel Epstein de qui elle a deux enfants (le futur éditeur Elisabeth Gille et Denise Epstein), elle mène une vie heureuse entre Paris et la Côte Basque jusqu’aux premières convulsions de la crise qui mènera à la seconde guerre mondiale. En juillet 1942, quoique convertie au catholocisme depuis 1939, elle est arrêtée par la police française dans le petit village de Bourgogne où elle était repliée, déportée à Auschwitz, elle y meurt le mois suivant. Portrait d’un écrivain, récit de la vie d’une femme, miroir de la société intellectuelle européenne d’avant-guerre, La Vie d’Irène Némirovsky est un document unique et poignant.