L'affaire Brisseau aura marqué l'année cinéma 2005. Depuis février, quand fut rendue publique la plainte de comédiennes accusant le cinéaste d'avoir abusé d'elles lors d'essais érotiques, jusqu'au jugement devant le tribunal correctionnel de Paris, en décembre dernier, condamnant Jean-Claude Brisseau pour "harcèlement sexuel" à un an de prison avec sursis. Son nouveau film, Les Anges exterminateurs, qui sera présenté ce printemps au festival de Cannes, est précisément consacré à ce sujet : un réalisateur y fait faire des essais érotiques à de jeunes comédiennes afin de les sélectionner pour un film, et recueille leurs confessions sexuelles avant de les mettre en scène. Le milieu du cinéma est divisé sur le cas Brisseau, cinéaste reconnu mais qui gêne. Grande gueule, géant maladroit au physique de coupable idéal, il n'hésite pas à mettre les pieds dans le plat. Si la justice lui a demandé des comptes, nombreux sont ceux qui le soutiennent, d'Eric Rohmer aux frères Dardenne, de Philippe Garrel à Catherine Breillat et aux frères Larrieu. Dans les entretiens qui composent ce livre, Jean-Claude Brisseau expose son parcours, son cinéma et les questions qui l'animent - la pédagogie, la violence sociale, les ressorts psychiques mystérieux des comportements humains, une forme étrange de mystique. Le cinéaste s'arrête sur la direction d'acteur, ainsi, évidemment, que sur les mystères du plaisir féminin. Il s'explique sur la méthode et les enjeux du cinéma érotique. Il revient sur son procès et les débats qui l'ont entouré.