Ce merveilleux Coeur à la craie est dédié à Benjamin Franklin, inventeur du paratonnerre et... « saint-patron des coups de foudre ». Tout est dit. Daniel Picouly, renouant avec sa veine tendre, cocasse et émouvante de ses romans d'initiation, nous offre les aventures fantasques d'un enfant de neuf ans et de son copain Bonbec. Un temps des secrets, années 60... Le narrateur et Bonbec n'ont qu'une obsession : les « poules ». Leur visage. Leurs cheveux. Leur corps. Se trouver une poule, à tout prix. « Je vais bientôt avoir neuf ans et je ne suis toujours pas tombé amoureux. Pas le moindre coup de foudre », confie le narrateur dès la première ligne. Elève à Villemomble, dans la 7ème de l'inoubliable Monsieur Brulé, instit et dompteur, il voudrait bien faire comme son père. Etre un grand amoureux. Offrir des fleurs. Dire des poèmes. Ecrire des romans. Ou à défaut, surveiller Bonbec embrassant sa « poule », dans le halo de vapeurs d'une locomotive. Ou se faire une collection de Penthouse... Daniel Picouly est ici à son meilleur. On l'accompagne au fil de coups de foudre tour à tour drôles, pathétiques ou émouvants. Ses personnages sont inoubliables : la jeune fille malade, qu'il voudrait emmener dans l'espace, comme Gagarine ; la jeune acheteuse de Proust, qu'il aimerait aborder, entre livre, maquette et petites voitures, mais qui est une grande, et une riche ; « l'ange de Noël » qui secourt notre héros en perdition, à Orly-Sud ; Saïda, fière, désirable, généreuse, la première femme d'un été lointain... Bientôt Daniel aura treize ans : il déménagera pour la cité Million, avec ses innombrables frères et soeurs, avec ses parents, Paulette et Roger. Vers d'autres aventures. Et on le suit, comme un enfant, dévorant sa vie, une torche à la main, dans un arbre perché...