« Le Grand Capitaine, superb’ superb’ », chantaient les griots de leurs voix enrouées, tandis que Voulet, impassible, regardait les paillotes flamber comme des torches… Des villes entières anéanties, des populations massacrées, des centaines de captifs distribués aux tirailleurs, telles sont les informations confidentielles et terrifiantes que reçoit le gouvernement français, en avril 1899, sur la colonne Voulet-Chanoine chargée de conquérir le lac Tchad à partir du Niger. Paris ordonne l’arrestation des coupables. Au Soudan, le colonel Klobb accepte de retrouver la mission maudite qui a disparu vers l’est dans des territoires inconnus. Une fantastique poursuite s’engage au milieu des savanes jalonnées de ruines, de cendres, de cadavres. Après trois mois de marche, Klobb aperçoit enfin des incendies embrasant l’horizon nocturne. La rencontre est imminente, et les péripéties qu’elle va entraîner dépassent l’imagination romanesque la plus débridée. Car tout est vrai dans cet ouvrage puisé aux archives de l’ancien ministères des Colonies. Le rythme hallucinant de sa construction reconstitue en alternance la vie quotidienne des réprouvés et de ceux qui les talonnent. Cet épisode pratiquement ignoré de l’histoire coloniale atteint une dimension tragique, à la hauteur des plus célèbres récits d’aventures.