Le mouvement perpétuel est-il possible ? Deux grands savants du XVIIIe siècle, Leibnitz et Newton, se sont affrontés à ce sujet. En effet, le mouvement perpétuel réalisé, c'est l'énergie illimitée, la prospérité économique, le bonheur pour les peuples, et, au-delà, la preuve de l'harmonie de la création et de l'infinie bonté de Dieu. Newton nie que le problème puisse être résolu. Leibnitz est convaincu qu'un certain Bessler, dit « le Machiniste », y est parvenu. Le narrateur est le jeune secrétaire de Leibnitz. Il nous entraîne à travers une Allemagne à peine sortie de la Guerre de Trente ans. Le landgrave de Hesse, veuf inconsolable, veut dédier un mausolée pharaonique à la mémoire de sa femme disparue. L'invention du Machiniste y permettra à l'eau d'une rivière de remonter son propre cours, en une poétique négation de l'irréversibilité du temps. Autour de ce projet, dans une période plus que turbulente, grands seigneurs et grands esprits, humbles et puissants, aventurières prodigues de leurs charmes, roués et fripons, s'emploient à ouvrir à la science les portes de l'avenir. C'est tout le XVIIIe siècle qui revit sous nos yeux, avec son insolence, sa frivolité, mais aussi sa passion pour les Lumières. Le Machiniste réussira-t-il ? Dans une langue élégante, l'auteur mêle à plaisir les aventures romanesques et la vulgarition scientifique la plus claire. On n'oubliera pas sa satire d'un banquet à la cour de Hanovre, ni sa façon subtile d'aborder une des plus graves questions qui soient : ce monde est-il le meilleur, ou le pire de tous ?