C'est en quelque sort un condensé de son talent que nous offre Burgess dans ces nouvelles. Jeux de langue et de mots, humour et parodie, sur fond d'Histoire et d'amour de la musique. Un festival dont le lecteur sort heureux et ébloui. Qu'on en juge :
- A Valladolid, en Espagne, un vieil atrabilaire nommé Cervantès fait la connaissance d'un anglais superbe et dédaigneux, William Shakespeare.
- A Londres, un jeune compositeur obsédé par l'idée de traduire la rour Eiffel en musique croise dans la rue le Poète qui révolutionne la poésie. Une rencontre qui conduira Claude Debussy et Stéphane Mallarmé dans un bordel de Dublin où, assis au piano, Debussy, brisant le tabou du "mode du diable", les dissonances de la quarte augmentée, composera les premières notes de l'Après-midi d'un faune...
- A Londres également, et pourquoi pas la même année, Sherlock Holmes écoute un récital du violoniste Sarasate, son idole. Il va enfin lui être présenté...
- Peut-on rêver plus belle rencontre que celle du jeune Chevalier à la Rose, à perine sorti des bras de la Maréchale, avec Sophie, l'innocente promise à la couche de l'immonde baron Ochs ?
- Quant à Attila, au cours de cette formidable chevauchée qui le conduira des rives du Danube chez l'empereur de Chine puis aux portes de Rome, il ne cessera de croiser le général Aetius, son ami d'enfance, personnage tutélaire dont la mort préfigurera la sienne.
Né à Manchester en 1917, Anthony Burgess, musicien et écrivain, est mort à Londres en 1993. Son oeuvre comprend aujourd'hui plus de cinquante livres, dont l'Orange mécanique et le Royaume des mécréants.