« Le monde est un enfant qui joue. J’emprunte cette phrase à Héraclite. Le monde est innocent et naïf. Il titube, hésite, frappe, détruit. Il oublie sa propre histoire. Mais chacun de ses gestes est aussi une création et un apprentissage. Les années de violence n’ont pas empêché une croissance économique mondiale exceptionnelle. L’apaisement revient, alors que l’économie s’effondre. Rien n’est jamais donné dans le temps nouveau qui apparaît. Rien n’est jamais acquis. Et la crise économique sans précédent que nous traversons jouera son rôle : la purge marquera une mutation systémique et sera aussi une opportunité géostratégique. Pour l’instant, Ben Laden n’a pas gagné, mais la circulation des éléments nucléaires, bactériologiques et chimiques est incertaine dans les zones les plus dangereuses de la planète. C’est ce brouillard que je veux dissiper, en examinant comme un joueur d’échecs la situation de nos grandes lignes de fracture. » A.A.