Camille est jeune, jolie, la quarantaine conquérante, des hommes autour d'elle pour la protéger (un ex et un nouveau mari), un métier passionnant (scénariste)... Apparemment tout va. A ceci près pourtant qu'il existe chez Camille, soigneusement cachée, une minuscule fêlure : la désertion d'un père lorsqu'elle était enfant. L'histoire commence comme Camille se retire à Deauville dans la "marina" que veut lui offrir son époux-ange gardien, afin qu'elle puisse s'isoler quand le coeur lui chantera. Grognon et grognante, elle s'apprête à décréter le lieu invivable quand, surprise, apparaît un Casanova vieillissant, avec ce qu'il faut d'aisance, de séduction et d'assurance... pour l'intriguer et aussi, peut-être, exciter son goût du jeu. Marivaudage, amorces de flirt... L'homme, éperdument amoureux, n'est plus qu'un jouet entre les mains d'une Camille lunatique et capricieuse qui, soudain, a décidé de régler ses comptes avec l'espèce masculine - dont son père était devenu, sans qu'elle en ait conscience, la figure emblématique. Les supplices s'enchaînent et se succèdent, toujours plus douloureux. {Le Pêcheur de brume} travaille en direct sur le tragique des passions d'aujourd'hui, nous parle à sa manière des effets du postféminisme et décrit l'invention d'un jeu amoureux qui unit violence froide et roueries de la perversité.