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Le regard et l'écrit

Traduit de l'anglais par François Rosso et Bernard Turle

V. S. Naipaul

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Dans Le Regard et l’écrit, Sir Vidia promène son regard terriblement lucide de l’Angleterre à l’Inde, de la naissance à la vie adulte, de l’innocence à la désillusion, de la pauvreté à la fortune, et devient, une fois encore, professeur d’écriture et de vie. Son école ? C’est la rue devant la maison de sa grand-mère, le trottoir, les pauvres, les Indiens déracinés, minorité à l’intérieur de la minorité, déchus parmi les déchus : « Ce sont eux qui m’offrirent mon premier livre. » Il écrit sur le vif, à vif. Sur Derek Walcott, l’autre poète des Caraïbes, sur l’Angleterre aristocratique d’Anthony Powell (« l’échec est retentissant », dit-il, ingrat car le grand écrivain avait salué son premier roman !) ; sur Flaubert, l’énervant et superbe Sir Vidia écrit ici des phrases définitives. Tantôt d’une modestie ombreuse, tantôt d’un orgueil blessé, hors de son « Inde paysanne transplantée », il cogne et s’agace. La fin de ce livre polémique met en cause l’Inde de Gandhi, « ce petit homme émacié », et après : « l’Inde est dure et matérialiste ». A dix-sept ans, dans sa correspondance avec ce père si présent et absent, il ne disait pas grand-chose d’autre. Sir Vidia visait déjà juste, ce que le présent essai confirme, dans un style altier et élégant.