Cneius Arcella, né à Alexandrie, écrit à Sénèque, son ami, son aîné, et témoigne de son siècle : sous le soleil d'Alexandrie passent les Césars. A Rome, les empereurs Néron, Othon, Vitellius, Vespasien, Titus se succèdent dans le sang au pouvoir. Les cyniques et les stoïciens se disputent, Sénèque s'ouvre les veines sur l'ordre de Néron, les juifs sont persécutés. On croirait entendre le rire des dieux, ces dieux trop nombreux, ces dieux du paganisme à son crépuscule. Le roman de Bernard Sichère restitue et chante ce monde latin, sensuel et menacé, tempétueux comme le Satiricon de Pétrone, digne comme un traité de Sénèque, voluptueux et théâtral, païen et truculent. Est-ce un adieu à l'antiquité ? Une poignante évocation de l'amour au temps des Romains ? Ou le salut à un monde qui vient ?