Dans ce volume - le second du "Temps accompli" - Claude Mauriac a choisi de se pencher, exclusivement, sur son Journal de l'année 1938. Pourquoi l'année 1938 ? Précisément, parce qu'il s'agit "de ne pas oublier" comment la France, les intellectuels et le monde ont vécu les derniers instants de l'avant-guerre, et parce que l'avant-guerre d'alors ressemble singulièrement à la période que nous vivons aujourd'hui. Imminence des dangers, querelle de nationalismes, arrogance allemande, xénophobie française - tout cela, à l'évidence, appartient aussi bien à l'année 1938 qu'à notre temps. D'où le charme, l'utilité de ce journal qui, d'heure en heure, raconte "ce qui se passait". On voit les gouvernements aux prises avec une économie en panne, les écrivains aux prises avec leurs ambitions, etc.