« Révélation de notre temps, et non fin des temps – telle est la définition exacte de l’Apocalypse, que je rappelais en ouverture de J’ai vu finir le monde ancien. C’était en 2002, et les avions lancés comme deux griffons contre le World Trace center révélaient avec un génie démoniaque le commencement d’une nouvelle ère… Presque vingt ans plus tard, je ne compte plus les guerres, les tempêtes, les mensonges ou les aveux, les criminels costumés en prophètes, les invasions, les attentats, les alliances inversées, la cruauté partout. Comme vous, je ne reconnais plus le monde : l’Odyssée américaine, que j’admire et ne cesse d’espérer, a pris un drôle de tour – dont Ithaque semble absente ; le rendez-vous avez l’islam nous réserve des surprises, affreuses en Afghanistan, intrigantes en Iran, passionnantes en Arabie saoudite. Le tsar russe ressemble à une statue de Grévin et son pays menace parfois de se paralyser dans la torpeur économique. La glaciation n’est pas toujours soviétique. L’Asie est le monde – certes peu démocratique, mais peuplé, armé, éduqué, ambitieux ; et notre Europe, parapets de sable ou de vieil or, n’a peut-être pas dit son dernier mot, avec des dirigeants habiles, jeunes ou anciens… L’habileté, oui : mais il faut du courage, et de la force, pour diriger le monde à l’instant de l’apocalypse climatique .
Je donne ici ma vision de notre monde contemporain : une géopolitique. A ce moment de ma propre existence où le savoir encyclopédique se heurte à la puissance de l’événement. Si notre temps semble apocalyptique, c’est qu’il est passionnant, témoignant d’ une vitalité et d’une métamorphose dont je ne pensais pas être le témoin vivant…. »
Je donne ici ma vision de notre monde contemporain : une géopolitique. A ce moment de ma propre existence où le savoir encyclopédique se heurte à la puissance de l’événement. Si notre temps semble apocalyptique, c’est qu’il est passionnant, témoignant d’ une vitalité et d’une métamorphose dont je ne pensais pas être le témoin vivant…. »