Le Yark aime les enfants. D’un amour si gourmand que les malchanceux qui croisent son sourire peuvent faire une croix sur leur avenir ! Mais sous leurs airs féroces, les monstres dissimulent toujours quelques faiblesses fatales pouvant les mener à leur perte. King Kong avait le coeur sensible, Dracula redoutait le soleil, le Colosse avait les pieds d’argile... Le Yark, lui, a l’estomac fragile. Son ventre délicat ne tolère que la chair d’enfants sages, un peu comme les vieux, qui avec l’âge, ne digèrent plus que le potage.
En effet, les bêtises modifient la composition chimique de l’enfant. Quand il commet une mauvaise action, son coeur distille un poison violent et sa chair devient plus toxique que le venin d’une vipère aspic.
Le Yark aurait cent fois préféré se régaler de méchants, comme les chèvres qui tout en se nourrissant débarrassent la Terre des mauvaises herbes, des orties et du chiendent. Mais les bons sentiments n’ont jamais nourri personne. Et surtout pas les Monstres !
Mais les enfants gentils se font rares... Le Yark va tout tenter pour arriver à se nourrir, en vain. Quand la douce Madeleine le recueille et le soigne, il ne peut se résoudre à manger celle qui est devenue son amie...