Vingt ans après l'assassinat de Gregory Villemin, Philippe Besson revient, dans ce roman très personnel, sur cette affaire mythologique. En alternance avec la narration des faits, le romancier imagine le récit de Christine Villemin. Il incarne ainsi, de manière bouleversante, une mère à jamais meurtrie. Un soir d'octobre 1984, le cadavre du petit Gregory Villemin, quatre ans, est repêché dans les eaux glacées de la Vologne, dans les Vosges. Les premières constatations attestent que l'enfant ne s'est pas débattu : il connaissait son agresseur. Les parents, Christine et Jean-Marie, 25 et 27 ans, sont effondrés. La presse s'empare de l'affaire - un emballement médiatique sans précédent, que rien ne saura enrayer. Chargés de l'enquête, les gendarmes de Bruyères et le jeune juge d'instruction, Jean-Michel Lambert, multiplient les maladresses, les faux-pas, les indiscrétions et les erreurs de procédures - même l'autopsie est bâclée. Dès 1981, les époux Villemin ont été l'objet de violentes menaces anonymes, lettres et coups de téléphone d'un mystérieux corbeau. On soupçonne un proche. Mais dans la famille de Jean-Marie, qu'on ne tarde pas à appeler « le clan Villemin », les jalousies, les rancoeurs et les calomnies sont monnaie courante. En quelques jours, trois de ses membres sont successivement placés en garde à vue. Bernard Laroche, un cousin de Jean-Marie, est finalement incarcéré. Sa jeune belle-soeur l'accuse ... puis se rétracte. C'est alors que la presse, en mal de coupable, pointe le doigt sur la personne la plus insoupçonnable : la mère ! Jean-Marie Villemin craque : il abat Laroche d'un coup de fusil... En 1993, la justice conclura au non-lieu : Christine Villemin sera innocentée. Le mystère demeure, que Philippe Besson revisite avec le talent et l'émotion qu'on lui connaît.