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Les chantiers de jeunesse

Olivier Faron

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De la défaite militaire française, nait l’institution particulière des chantiers de jeunesse. Pendant l’été 1940, ils sont créés pour tous les jeunes hommes de 20 ans résidant en zone Sud et ils fonctionnent jusqu’à l’été 1944 sur le territoire national et jusqu’en 1945 outre-Rhin où ils existent depuis 1943. Les chantiers concerneront au total plus de 400 000 jeunes nés entre 1920 et 1924.
L’objectif majeur est de remplacer le service militaire, désormais interdit, par une expérience diversifiée associant éducation à transmission des valeurs nationales, activité laborieuse à vie de groupe. Tout cela dans des montagnes reculées ou en pleine forêt. Beaucoup de régions ont été marquées par les chantiers : de l’Ain à la Corrèze, sans oublier des villes telles que Lyon ou Clermont-Ferrand. Les acteurs Jacques Charron ou Yves Montand, les ministres Olivier Guichard ou Charles Hernu, des patrons comme Antoine Riboud ou des artistes tels que Jean-Pierre Rampal les ont connus et en ont parlé comme les associations d’anciens à visée corporatiste. D’innombrables familles françaises en conservent le souvenir.
Ce livre est la première étude exhaustive des chantiers de jeunesse, permise par des documents exceptionnels. L’idée des chantiers est ancienne à travers ses racines scoutes et internationales, caractéristiques des années 1930. Vichy relaie ce projet en l’amplifiant puis en le détournant au service de l’Occupant. A la clé, une question forte sur la dimension « positive » d’une institution vichyste : a-t-elle protégé les jeunes ? A-t-elle constitué une initiative préparatoire à la Résistance comme le laissent supposer des propos du général de Gaulle ?