« Elle regarde son amour, immobile déjà, et calme. Presque soulagé par la mort. Elle s'approche de lui, et pose ses lèvres sur ses lèvres. Ce moment est parsemé de tous leurs moments, en folie, à la vitesse supérieure, les moments de leur amour tourbillonnants autour de leurs deux visages comme la vie défile aux yeux de ceux qui glissent vers le néant ; le néant qui l'attend, lui, dans l'au-delà ; et elle dans l'en-delà ; tous deux vers le néant. Les instants du premier baiser, la bataille de polochons, l'amour mauvais des mauvais jours aussi, les montées et les descentes des montagnes, les excitations infinies, les illusions perdues, le bonheur absolu, évident, le temps suspendu, tout est là, encore à cet instant, encore plus évident et plus fort que jamais, peut-être. Le goût de ses lèvres, dans le froid. Le goût de ses lèvres, comme une transmission de la mort. » D.F. Ce roman revisite, sans jamais la nommer, l'affaire Florence Rey. Cavale sanglante de deux jeunes gens en 1994, Audry Maupin et Florence Rey, qui se solde par quatre morts : deux policiers abattus place de la Nation, un motard fauché porte de Vincennes, un chauffeur de taxi, et plus tard Audry lui-même. Le destin de Florence a fasciné David Foenkinos. Quand une jeune femme devient complice d'un meurtrier par amour, elle se métamorphose. Cette mue progressive d'une étudiante sans histoire engagée va émouvoir ou choquer toute une génération.