Juive de Tunis, petite-fille d’Emma, qui alimenta jadis la chronique de La Goulette, Rachel Aboulafia, devenue Madame Maud, trône derrière le comptoir du bistrot des Trapézistes, aux Filles-du-Calvaire…
Rousse plantureuse, elle règne sur le petit monde interlope où se côtoient artistes du Cirque d’Hiver voisin, souteneurs, prostitués des deux sexes, rabbins et danseuses nues, bouchers et mercières, professeurs de danse russes et flics de la mondaine. Dans cette peinture du Paris clandestin et grouillant des hors-la-loi et des paumés, Pierre Combescot ressuscite le grand roman populaire du XIXe siècle, non sans le moderniser radicalement grâce à un déploiement fastueux de virtuosité baroque. Epopée picaresque, dont la parabole secrète s’inspire du mythe de Parsifal, mais qui se lit comme une suite d’aventures merveilleuses, de trouvailles cocasses, d’images insolites, Les Filles du Calvaire est le livre de la maturité du plus imaginatif de nos romanciers.