Au début de ce livre, il y a un constat : que la grande majorité des Français regardent la politique de l'extérieur ; que le plus souvent elle les ennuie ; que parfois elle les distrait ; qu'elle leur semble tantôt un jeu discrédité, tantôt une activité complexe et mystérieuse ; que leur vraie vie est ailleurs, loin de ces débats et de ces ébats. Le temps d'une prise de conscience, ce livre veut rassembler causes et signes d'une telle séparation de la politique et de la vie. Faut-il accuser des organisations sociales qui détruisent le sentiment collectif et enferment chacun dans la forteresse de son destin individuel ou familial ? Les exigences du spectacle qui dénaturent la politique ? L'incapacité des hommes politiques à déborder les thèmes qui leur sont familiers ? L'excuse ne serait-elle pas, dans un monde libéré des lois religieuses, sinon des certitudes morales, la difficulté d'imaginer un avenir à l'homme, de servir un projet clair et cohérent de société : ce qui serait la politique ?
Comment rendre la politique aux Français ? Comment obtenir que nous accordions à notre destin collectif un peu de l'attention que nous donnons à nos affaires privées ? Ce livre essaie d'entrouvrir quelques fenêtres sur cet horizon ensoleillé. Il veut rappeler à la gauche qu'elle n'est rien - ou pas grand-chose - si elle n'est, en promesses, qu'un catalogue de prestations additionnées ; qu'elle n'est rien si, dans l'opposition ou au gouvernement, elle n'est pas école de sérieux, de rigueur et de vérité ; si elle ne tient pas les Français pour majeurs, intelligents, capables aujourd'hui de comprendre leurs affaires et demain de les prendre en charge ; qu'elle n'est rien si elle n'est pas une nouvelle manière d'imaginer et de vivre la politique.
Nous ne changerons pas la vie, si nous ne changeons pas la politique.
Comment rendre la politique aux Français ? Comment obtenir que nous accordions à notre destin collectif un peu de l'attention que nous donnons à nos affaires privées ? Ce livre essaie d'entrouvrir quelques fenêtres sur cet horizon ensoleillé. Il veut rappeler à la gauche qu'elle n'est rien - ou pas grand-chose - si elle n'est, en promesses, qu'un catalogue de prestations additionnées ; qu'elle n'est rien si, dans l'opposition ou au gouvernement, elle n'est pas école de sérieux, de rigueur et de vérité ; si elle ne tient pas les Français pour majeurs, intelligents, capables aujourd'hui de comprendre leurs affaires et demain de les prendre en charge ; qu'elle n'est rien si elle n'est pas une nouvelle manière d'imaginer et de vivre la politique.
Nous ne changerons pas la vie, si nous ne changeons pas la politique.