Des retrouvailles de Lucien Bodard avec la Chine naît un livre foisonnant où passé et présent s'entrelacent. Car l'ambition de Lucien Bodard est immense : il s'agit de dire la Chine dans toutes ses contradictions, dans ses mythologies, dans ses désordres et dans sa sagesse. Au fil des pages surgissent les acteurs d'une des plus grandes convulsions de l'époque contemporaine, Mao bien sûr, mais aussi Tchang Kaï-chek, et Sun Yat-sen, et Ts'eu Hi, et Liu Shaoqi, et Deng Xiaoping. Surgissent aussi les fresques de sang, la révolte des Taïping, celle des Boxers, la guerre contre les Japonais, la Révolution culturelle... Théorie de massacres infinis, bégaiements de l'Histoire où la Chine, peut-être, s'enlise. Et puis, il y a le quotidien, cette randonnée dont les étapes - Pékin, Shanghai, Hangzhou, Nankin, le Fleuve Bleu, Chongqing, Chengdu, Kunming, Canton, Hong Kong - sont autant de pierres dressées sur les chemins de la mémoire. De paysages en personnages, le livre devient un vrai tableau de la Chine d'aujourd'hui : étudiants, écrivains, directeurs d'usine... Bodard les décrit tous, ces Chinois bien réveillés qui construisent la Chine de demain. Plus secrètement, ce voyage est aussi un voyage sentimental, la quête longtemps repoussée des lieux où vécurent sa mère Anne-Marie et son père Albert le Consul. Et l'homme Bodard marche sur leurs pas, cherche et trouve le consulat où il est né, les cours où il a joué, renouant enfin avec la réalité de son passé. Lucien Bodard et la Chine, une histoire d'amour.