Désinvolte, aventureux, sans patience, le jeune Philippe, héros de " l'oiseau saltimbanque " quitte sa Toulouse natale sur un coup de tête. Un peu comme Rimbaud, son dieu, a quitté Charleville. Pour se changer d'air et d'amour, histoire de faire connaissance avec Paris la grand-ville. Afin d'assurer sa subsistance, il trouve en Mme Berthe une patronne (de café ; il y est barman) qui aurait pu être une maîtresse, plutôt maternelle. À ses moments perdus, il visite aussi la capitale. Et c'est au cours d'une de ces promenades " touristiques " qu'il rencontre Cyril, au sommet d'une tour de Notre-Dame. Un drôle de garçon ce Cyril, bizarre, assez " sympa ", et qui l'emmène chez lui. Il s'ensuit des choses auxquelles Philippe, dans son innocence provinciale n'avait jamais songé. En vérité, se sent-il plus à l'aise avec Marion, qui partage l'existence de Cyril, et ses amis ? C'est une question que Philippe évite soigneusement de se poser... Ainsi commence une vie à plusieurs, fertile en surprise dont le toulousain candide s'accommode avec simplicité. Il est de ceux que rien n'étonne. Entre le café de Mme Berthe, les habitués, les copains et le lit à trois places de ses nuits, Philippe évolue sans filet, les yeux fermés, avec la témérité des inconscients. Il faudra que la nature s'amuse à leur jouer un de ses tours pour que ces tendres gribouilles se réveillent de leurs illusions. Pourtant prévisible, cette vieille farce suffit à détruire en quelques semaines le fragile équilibre de leur bonheur. Le coeur au clou, Philippe n'aura plus qu'à reprendre le train pour Toulouse, " les poings dans ses poches crevées ", s'apercevant trop tard qu'il a oublié son Rimbaud. Il jure qu'on ne l'y reprendra plus. Jusqu'à la prochaine fois.
Dès son premier roman, paru l'an dernier, le talent agressif de Bernard Barokas s'est imposé comme une évidence. Celui-ci confirme les espoirs et les assure. Et toujours point de " littérature " chez cet écrivain de vingt-trois ans : la force vive d'un portrait ou une génération toute entière peut se reconnaître à l'état de nature.
Dès son premier roman, paru l'an dernier, le talent agressif de Bernard Barokas s'est imposé comme une évidence. Celui-ci confirme les espoirs et les assure. Et toujours point de " littérature " chez cet écrivain de vingt-trois ans : la force vive d'un portrait ou une génération toute entière peut se reconnaître à l'état de nature.