« Mercredi, ils ont arrêté le professeur Santos. Rien d'exceptionnel par les temps qui courent.
Sauf que le professeur Santos est mon père. Et, chose étrange, lorsque les deux hommes ont emmené papa, tous les garçons de la classe ont tourné les yeux vers moi. Je suis sûr qu'ils pensaient que j'avais peur. Ou que j'aurais dû bondir sur ces hommes pour les empêcher d'emmener mon père. Mais, avec le professeur Santos, nous avions prévu cette situation. Nous lui avions même donné le nom d'une figure de syllogisme. Nous l'appelions la situation "Baroco" : s'ils venaient arrêter papa sous les yeux de témoins pour l'emprisonner, cela signifiait qu'ils ne pouvaient pas le faire disparaître comme les autres... »
En 1988, à quelques semaines du référendum convoqué par le général Pinochet, le peuple chilien s'est organisé pour dire NON.
Les Jours de l'arc-en-ciel n'est en rien le récit d'événements politiques : il retrace comment, grâce à l'imagination, à l'humour et à la musique, toutes les forces de gauche, unies sous une bannière arc-en-ciel, ont ouvert le chemin de la liberté dans un pays condamné au silence par la dictature.
Un message d'espoir, nous dit l'auteur, qui se souvient des paroles de Violeta Parra : « Gracias a la vida ».
No !, un film de Pablo Larraín tiré de ce roman, a été sélectionné pour les Oscars.