Marseille, l'année 1962. Deux mignonnes de quinze ans. Il y a Dominique, dont la famille, déjà à l'étroit, doit héberger des parents rapatriés d'Algérie, et il y a Claude, dont la famille, qui habitait Alger, ne trouve à se reloger que dans un H.L.M. de banlieue. Ce décor aurait pu fournir le point de départ d'une chronique de moeurs réaliste. Mais au lieu de la triste rengaine du populisme de terrains vagues, F-A Burguet fait entendre une alerte, acide petite musique bien personnelle. Les deux jeunes héroïnes ne sont pas filles à moisir entre papa et maman dans les quatre-pièces surpeuplés où les a jetées le sort. Elles ont du toupet, de l'abattage, des rêves, une conscience délurée de leurs charmes et l'instinct que la vie est ailleurs. Elles ont aussi un revolver, que Claude a rapporté de la guerre. Et les voilà parties sur les routes du Midi. Des fugueuses, quoi, avec tout ce qui s'ensuit d'habitude : le stop, les rencontres, et même ce qui sort de l'habitude...
Qu'il suffise de dire que ce roman, libertaire plus que libertin, n'est ni un pamphlet contre la société ni une exaltation inconditionnelle de l'aventure, mais le portrait, très dur et très doux à la fois, de deux gamines de notre temps, ni meilleures ni pires que les autres. Un style rapide, sans prétentions, qui ne s'attarde pas en analyses mais court son chemin au petit trot, des observations tour à tour malicieuses, satiriques, attendries, une feinte désinvolture qui cache une profonde compassion : le lecteur retrouvera ici les qualités habituelles de F.-A Burguet. Le ton est si léger, si badin, les effets si adroitement ménagés, qu'il faut refermer le livre pour s'aviser qu'on vient de fouler un terrain scandaleux et d'assister à une tragédie.
Qu'il suffise de dire que ce roman, libertaire plus que libertin, n'est ni un pamphlet contre la société ni une exaltation inconditionnelle de l'aventure, mais le portrait, très dur et très doux à la fois, de deux gamines de notre temps, ni meilleures ni pires que les autres. Un style rapide, sans prétentions, qui ne s'attarde pas en analyses mais court son chemin au petit trot, des observations tour à tour malicieuses, satiriques, attendries, une feinte désinvolture qui cache une profonde compassion : le lecteur retrouvera ici les qualités habituelles de F.-A Burguet. Le ton est si léger, si badin, les effets si adroitement ménagés, qu'il faut refermer le livre pour s'aviser qu'on vient de fouler un terrain scandaleux et d'assister à une tragédie.